Finance

Investissement dans les marchés émergents : évaluation de leur potentiel de rentabilité

Depuis 2010, la part des marchés émergents dans la capitalisation boursière mondiale a doublé, alors que leur volatilité reste supérieure à celle des économies développées. Les flux d’investissements directs étrangers vers ces régions continuent d’augmenter, malgré des cycles économiques plus instables et des cadres réglementaires parfois imprévisibles.

Certaines zones géographiques enregistrent des rendements annualisés supérieurs à 8 % sur la dernière décennie, tout en présentant des risques de liquidité et de change plus élevés. Les investisseurs institutionnels ajustent désormais leurs portefeuilles pour capter cette croissance, tout en mettant en place des stratégies de couverture plus sophistiquées.

Pourquoi les marchés émergents attirent l’attention des investisseurs

Les marchés émergents regroupent aujourd’hui près de 86 % de la population mondiale. Ce n’est pas un chiffre à balayer d’un revers de main : cette masse démographique redéfinit l’équilibre économique et alimente une consommation intérieure sans précédent. Derrière ces dynamiques, une classe moyenne émerge, portée par la croissance et le mouvement ascendant des revenus. Résultat ? Ces marchés affichent une vitalité bien supérieure à celle des économies où la croissance plafonne.

Cette trajectoire accélérée n’échappe pas aux investisseurs. Comparés aux marchés dits développés, les pays émergents déroulent des taux de croissance qui font tourner bien des têtes. Les flux financiers mondiaux se réorientent en partie vers ces zones, à la recherche de perspectives inédites et d’une diversité bienvenue dans les portefeuilles. Certes, les poids lourds du BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) dominent le paysage, mais une nouvelle vague de pays, Égypte, Bangladesh, Mexique, Vietnam ou encore Turquie, bousculent les classements à la faveur de leur montée en puissance rapide.

Voici ce qui motive l’affluence des capitaux étrangers :

  • Potentiel de croissance : dynamisme de secteurs variés, de la tech à la consommation courante.
  • Montée de la classe moyenne : mutation profonde des comportements d’achat, moteur d’attractivité pour les entreprises mondiales.
  • Multiplication des opportunités : entreprises locales innovantes, exports florissants et expansion qui dépasse souvent le cadre régional.

Cette progression, loin des effets d’annonce, repose sur des tendances concrètes : boom démographique, urbanisation effrénée, main-d’œuvre jeune et intégration renforcée dans l’économie globale. Plus de deux milliards de personnes restent aujourd’hui aux portes de l’économie formelle, aspirant à des services de base, à des infrastructures de santé, à une éducation de qualité et à la technologie. Pour les investisseurs à la recherche de relais de croissance à long terme, ces marchés constituent une évidence.

Quels sont les véritables risques et opportunités à anticiper ?

Les marchés émergents ne manquent pas de défi : instabilité politique et secousses monétaires font partie du décor. Les variations imprévisibles des devises, réal, rouble, renminbi, roupie, laissent planer le doute et renforcent la nécessité d’être attentif à chaque évolution réglementaire ou géopolitique. Cette volatilité se nourrit d’incertitudes liées à la gouvernance, aux cycles électoraux intenses, à la dépendance sur les matières premières et à la sensibilité extrême aux décisions des principales banques centrales occidentales.

Plusieurs catégories de risques s’imposent à l’analyse avant tout positionnement :

  • Risque de change : les monnaies locales peuvent subir de fortes fluctuations sous pression des grandes décisions monétaires mondiales.
  • Dette émergente : la capacité d’endettement varie avec l’état du marché international et la confiance accordée par les investisseurs internationaux.
  • Transition climatique : la mutation écologique redéfinit la trajectoire des économies émergentes, avec des exigences issues d’accords internationaux impactant tous les secteurs.

Dans cette équation complexe, diversifier devient impératif. Répartir ses investissements sur plusieurs zones, secteurs et monnaies réduit l’impact des chocs locaux. De plus en plus d’entreprises issues des marchés émergents s’engagent sur la voie de l’écologie et des standards sociaux. Les outils d’analyse extra-financière se perfectionnent, permettant un regard affiné sur l’impact sociétal et environnemental des placements, et élargissant la dimension responsable de l’investissement.

L’enjeu climatique, jadis cantonné aux recommandations, s’impose désormais comme paramètre de sélection prioritaire. Anticiper, innover, s’adapter : ceux qui font le pari de la transformation transforment à leur tour ce changement en opportunité. Naviguer dans un contexte mouvant exige donc vigilance et perspective à long terme.

Main empilant des pièces d

Panorama des options d’investissement pour exploiter leur potentiel de rentabilité

Face à la diversité des marchés émergents, l’enjeu pour l’investisseur consiste à capter la croissance tout en limitant les risques. Les solutions de type ETF (exchange traded funds) s’imposent pour répliquer la performance globale de ces économies à travers des indices phares, à l’image du MSCI Emerging Markets. Des gestionnaires reconnus proposent aujourd’hui des produits accessibles permettant de tirer profit de ces dynamiques, en alliant simplicité et diversification.

Opter pour une approche sectorielle permet de cibler les segments porteurs : en Asie, la technologie reste une locomotive ; l’énergie renouvelable gagne du terrain en Amérique latine, tandis que la santé progresse sur le continent africain. Prenons le cas de WEG, entreprise brésilienne spécialisée dans les équipements électriques et la mobilité durable. Sa trajectoire illustre parfaitement la capacité d’innovation et de montée en gamme de la région.

L’investissement d’impact se développe à vive allure. Allier volonté de changement social ou environnemental et objectifs de rentabilité, voilà l’ambition. Les fonds alignés sur les grands standards mondiaux du développement durable résonnent avec les nouvelles exigences sociétales des économies émergentes, tandis que l’élévation du niveau de vie tire la consommation et stimule l’innovation locale.

Pour éviter un déséquilibre, il s’avère judicieux de multiplier les véhicules d’investissement : actions, obligations, dette locale. Les ETF, en proposant un panier diversifié, permettent de limiter la concentration et de tempérer l’exposition à un seul marché ou secteur. Entre soif de rentabilité et impératifs globaux, les marchés émergents tracent aujourd’hui la voie, à condition d’adopter une stratégie réfléchie, sur-mesure et résolument tournée vers l’avenir.

D’ici quelques années, ce sont ces choix d’allocation audacieux qui feront la différence. Entre risque et potentiel, l’aiguillon reste la capacité à s’engager dans le mouvement, avant que la vague n’ait déjà passé le rivage.