Risques financiers : différents types à connaître pour mieux gérer

La réglementation bancaire internationale impose aux établissements financiers de maintenir un niveau de fonds propres proportionnel aux risques identifiés. Pourtant, certains événements rares, qualifiés de « cygnes noirs », échappent à toute modélisation classique et peuvent provoquer des pertes majeures. La diversification du portefeuille ne garantit pas toujours la protection escomptée face à des crises systémiques. Les mécanismes de gestion évoluent en permanence pour tenter de limiter l’exposition à ces multiples formes d’incertitude.

Comprendre les risques financiers : un enjeu incontournable pour tout investisseur

Le risque financier ne s’invite jamais à pas feutrés. Il s’impose brusquement lorsqu’une partie du capital disparaît sur un événement inattendu. Qu’on soit investisseur, banque ou entreprise, la menace rôde, tapie dans l’ombre de chaque décision. Difficile d’avancer sereinement sans garder à l’esprit cette épée de Damoclès. Surveiller son exposition devient vite un réflexe vital pour préserver ses avoirs et espérer générer du rendement.

Au quotidien, la gestion des portefeuilles s’apparente à un exercice d’équilibriste : le moindre faux pas se paie cash. Les risques s’enchevêtrent et forcent à la vigilance constante. D’un côté, le risque de marché, où les fluctuations des valeurs, taux et matières premières se révèlent tout sauf anodines. D’un autre, le risque de crédit, qui apparaît à la première défaillance d’un emprunteur. Mais ce n’est pas tout : le risque de liquidité guette chaque transaction lorsqu’il devient difficile voire impossible de céder un actif sans pertes, et le risque opérationnel (erreur, fraudes, incidents techniques) menace aussi bien les grandes banques que les petites structures. S’ajoutent encore le risque de contrepartie ou des contrariétés d’ordre politique et systémique.

Si les entreprises doivent particulièrement se prémunir contre la fraude ou le non-respect des obligations réglementaires, les banques se concentrent davantage sur la gestion du risque de crédit, de liquidité, de marché et sur la robustesse de leurs processus internes.

Pour y voir plus clair, voici la façon dont ces risques se matérialisent concrètement :

  • Risque de marché : les prix des principaux actifs chutent ou flambent à contretemps.
  • Risque de crédit : lorsqu’un emprunteur ne tient plus ses engagements de remboursement.
  • Risque de liquidité : impossibilité de vendre facilement des actifs ou de faire face à des obligations immédiates sans subir de lourdes pertes.
  • Risque opérationnel : mauvaise gestion, pannes ou manipulations internes qui se transforment en perte.

Prendre la mesure de chaque risque financier constitue le premier pas d’une gestion responsable. Chacun réclame une analyse pointue, des outils adaptés et un suivi constant. Investir sereinement, c’est d’abord s’outiller intellectuellement pour comprendre les logiques des marchés, cultiver un regard critique et renforcer sa capacité d’anticipation.

Quels sont les principaux types de risques financiers à surveiller ?

Les risques financiers ne forment pas une masse indistincte : chaque catégorie a ses ressorts, ses mécanismes propres et ses conséquences parfois explosives. Au sommet de la liste figure le risque de marché. Il se traduit au quotidien par des variations violentes des actions, des taux d’intérêt, des devises ou des matières premières. Parfois, il suffit d’une annonce, d’un choc géopolitique ou d’un retournement de conjoncture pour faire vaciller la valorisation d’un portefeuille entier.

Le risque de crédit est tout aussi redouté. Quand un débiteur devient insolvable, impossible de récupérer la créance : le manque à gagner peut déstabiliser toute une institution. L’histoire financière est jalonnée d’exemples, à l’image de la crise des subprimes, qui a propulsé le défaut de crédit sur le devant de la scène, mais aussi du naufrage de Lehman Brothers, enseignant au passage l’influence d’une seule faillite sur l’équilibre mondial. Lors de transactions en direct, le risque de contrepartie s’ajoute : si l’un des protagonistes ne tient pas sa promesse, tout l’édifice menace de s’effondrer.

Le risque opérationnel est d’une discrétion trompeuse, souvent sous-estimé jusqu’au jour où l’erreur humaine, la fraude ou la faille informatique éclatent au grand jour. L’affaire Kerviel à la Société Générale résonne encore comme un symbole du danger qui se niche dans les faiblesses du système. Quant au risque de liquidité, il peut faire tomber une institution du jour au lendemain : plus aucun moyen de vendre, de payer, ou de réagir, et la panne financière devient fatale, comme cela s’est produit pour la Silicon Valley Bank.

D’autres menaces planent, plus globales : le risque systémique, capable de déséquilibrer tout l’ordre financier en cascade,, mais aussi des aléas politiques, juridiques ou climatiques qui bouleversent soudainement les scénarios établis. La vigilance est de mise, jusque dans les interstices.

Zoom sur des exemples concrets pour mieux appréhender chaque risque

Rien ne vaut l’expérience du réel pour fixer les idées. Le risque de marché se lit dans la sidération qui a traversé les places boursières lors de la crise du Covid-19 : l’incertitude, la panique, le CAC 40 en chute libre et la volatilité propulsée à des sommets record. Des millions de porteurs ont vu leurs économies amputées en quelques jours : derrière les chiffres, une réalité tranchante.

Le risque de crédit a pris une ampleur mondiale lors de la crise des subprimes : des établissements bardés de créances douteuses, incapacité à rembourser, réactions en chaîne et effondrement général de la confiance. La chute de Lehman Brothers, prise au piège de ses acheteurs insolvables, a cristallisé cette spirale, plongeant l’économie mondiale dans le doute.

L’effondrement de la Silicon Valley Bank fait figure de cas d’école pour le risque de liquidité. Retraits massifs de clients, besoin immédiat de liquidités, vente précipitée d’actifs, pertes colossales… et la spirale devient irrésistible, menant à la fermeture pure et simple de la banque en pleine panique.

Pour le risque opérationnel, l’exemple de Jérôme Kerviel à la Société Générale reste marquant : manipulations frauduleuses, maillons faibles dans les contrôles internes, pertes records et réputation professionnelle brisée.

Quant au risque de contrepartie, il se manifeste tout particulièrement lors de transactions de gré à gré hors des marchés organisés. Quand aucun organisme central ne garantit la bonne fin de l’opération, chaque acteur avance sur une corde raide. Sur certains marchés centralisés, la présence d’une chambre de compensation apporte une parade rassurante et limite ce type de débâcle.

Femme professionnelle expliquant des diagrammes colorés en réunion

Bonnes pratiques et conseils pour limiter l’exposition aux risques financiers

La meilleure parade face à la complexité des risques reste de ne jamais mettre tous ses œufs dans le même panier. Diversifier ses investissements entre actions, obligations, liquidités et matières premières permet d’amortir les fluctuations, d’absorber un choc spécifique sur un secteur ou une devise, et de faire face sans sombrer si une poche explose.

Autre stratégie sur le front de la protection : la couverture, ou hedging, à travers les options, les contrats à terme ou les swaps. Ces instruments permettent de fixer un seuil, d’arrêter le jeu, de garantir une rentabilité minimale face à la volatilité. Mais cette sécurité a un prix : l’art consiste alors à doser le degré de protection que l’on s’accorde sans renoncer à toute perspective de gain.

Les entreprises et institutions financières ne jurent plus que par la gestion actif-passif (ALM). Il s’agit d’équilibrer les échéances, d’ajuster la structure des bilans, et de gérer la trésorerie avec rigueur pour tenir tête aux risques de liquidité ou de taux.

Le verrouillage de la gouvernance n’est pas un luxe, loin s’en faut. Mettre en place des politiques internes claires, renforcer les contrôles de conformité et structurer une gestion intégrée des risques (ERM) ou adopter la norme ISO 31000, tout cela réduit les angles morts et limite les défaillances internes.

Voici quelques leviers concrets pour passer du principe à l’action :

  • Surveiller en continu l’exposition aux risques, grâce à des outils tels que la Value at Risk (VaR) pour le risque de marché ou le bêta pour mesurer la volatilité d’un portefeuille. Ajouter à cela les ratios prudentiels pour ajuster la liquidité.
  • Recourir à la titrisation pour transférer une partie du risque de crédit hors de son périmètre.

In fine, les professionnels avertis ne se fient jamais aux apparences. Ils peaufinent sans relâche leurs méthodes, adaptent leur stratégie dès que le contexte évolue, et restent attentifs aux signaux les plus faibles. Dans l’arène des marchés, seuls les veilleurs aguerris traversent réellement les tempêtes. Et demain, quelle sera la forme du prochain choc ?

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