Retraite

Risques associés à un Plan Épargne Retraite (PER) : ce que vous devez savoir

Détenir un plan épargne retraite ne résout pas la question de la sécurité financière à long terme, malgré des promesses de rendement et de défiscalisation. Les plus-values potentielles d’un Plan Épargne Retraite ne sont jamais garanties, même en choisissant des profils dits prudents. Certaines modalités de sortie imposent des restrictions strictes, rendant l’accès à l’épargne complexe en cas d’imprévu. Les frais varient fortement d’un contrat à l’autre et grèvent souvent la performance réelle, ce qui échappe à de nombreux épargnants. Dans certains cas, une fiscalité avantageuse à l’entrée se transforme en contrainte lors de la sortie, notamment en fonction de la situation personnelle et du mode de récupération des fonds.

Le plan épargne retraite : quels avantages et quels risques pour votre épargne ?

Le plan épargne retraite gagne du terrain pour plusieurs raisons. D’abord, il offre une marge de manœuvre appréciable grâce à des choix multiples de supports d’investissement : fonds en euros pour rechercher la stabilité, unités de compte en actions ou obligations, fonds immobiliers, ou encore ETF pour ceux qui visent un rendement plus élevé. La plupart des contrats mettent à disposition une gestion pilotée, souvent sous le nom de gestion pilotée horizon, qui adapte automatiquement l’allocation selon votre âge. Idéal pour ceux qui ne souhaitent pas passer du temps à gérer chaque ligne de leur portefeuille.

Autre atout, la possibilité de déduire fiscalement les versements, ce qui allège le revenu imposable et améliore le rendement net, surtout pour les foyers lourdement taxés. La loi Pacte a clarifié la donne en regroupant les anciens dispositifs (PERP, contrat Madelin) dans un produit unique, plus simple à suivre et transférable d’un établissement à l’autre. La sortie s’est également assouplie : vous pouvez récupérer votre épargne sous forme de capital ou de rente viagère.

Mais le revers existe. Les performances passées n’offrent aucune certitude pour l’avenir. Les supports investis en actions ou fonds immobiliers comportent un risque de perte en capital. Les frais d’entrée, frais de gestion et d’arbitrage, parfois sous-estimés, réduisent la performance réelle sur le long terme. Cet effet s’amplifie année après année, avec un impact direct sur votre épargne à la retraite.

Côté fiscalité, la sortie réserve parfois des surprises. Opter pour une sortie en capital vous expose à l’impôt sur le revenu, accompagnée des prélèvements sociaux. En cas de succession, la transmission dépend du régime, bancaire ou assurantiel, du contrat, chaque option ayant ses spécificités. Avant de choisir, il faut passer au crible chaque modalité du contrat.

Quels sont les principaux risques à anticiper avant de souscrire un PER ?

Le plan épargne retraite attire, mais il n’est pas sans embûches. La volatilité des unités de compte s’impose comme première source d’inquiétude. Lorsque vous investissez sur des actions ou des fonds immobiliers, vous prenez le risque de voir la valeur de votre capital diminuer, parfois brutalement. Les fonds en euros, réputés stables, voient leur rendement s’affaisser d’année en année, érodés par l’inflation.

Les frais méritent aussi toute votre attention. La plupart des contrats affichent des frais d’entrée, d’arbitrage et de gestion dont la transparence laisse souvent à désirer. Certains plans prélèvent jusqu’à 3 % au moment de la souscription, et ajoutent plus d’1 % de frais de gestion annuels. À cela s’ajoutent les frais spécifiques aux supports (OPCVM, ETF), ce qui, sur la durée, grignote la rentabilité de l’investissement.

La fiscalité du PER demande une lecture attentive. L’avantage fiscal à l’entrée séduit, mais la sortie, en capital ou en rente viagère, s’accompagne d’une imposition calculée selon la tranche marginale d’imposition au moment où vous prenez votre retraite, plus les prélèvements sociaux. Si votre revenu grimpe en fin de carrière, vous risquez d’être plus taxé à la sortie que vous ne l’aviez anticipé.

L’accès à l’épargne reste limité. Les cas de déblocage anticipé sont encadrés (achat de la résidence principale, décès du conjoint, invalidité…). Le transfert de PER entre banques et assureurs peut s’avérer complexe et entraîner des frais de sortie. Avant de signer, examinez les conditions de transfert, et exigez de votre conseiller financier qu’il vous explique en détail la structure, les supports, les frais et la fiscalité liés à votre futur contrat.

Cochon en or sur des pièces avec une ombre de domino en arrière-plan

Bonnes pratiques et conseils pour limiter les erreurs courantes avec un PER

Pour limiter les déconvenues, il est conseillé de s’appuyer sur la gestion pilotée horizon. Ce dispositif ajuste automatiquement la répartition entre actions, obligations et fonds en euros selon le temps restant avant la retraite, ce qui permet de réduire les risques à mesure que l’échéance approche. Mais ce n’est pas tout : la vigilance sur les frais reste un réflexe indispensable. Vérifiez systématiquement les frais des contrats, comparez les grilles, et traquez les surcoûts parfois bien cachés. Sur vingt ans, une simple différence de 0,5 % par an peut rogner sérieusement votre capital final.

Voici quelques points clés à examiner avant et pendant la vie de votre PER :

  • Pesez la pertinence des versements volontaires en fonction de votre capacité d’épargne, de votre situation fiscale et de votre horizon de placement.
  • Ajustez votre profil d’investissement à votre tolérance au risque et à votre âge. Plus vous êtes jeune, plus il est possible de viser des supports dynamiques (ETF, fonds actions) ; à l’approche de la retraite, il devient préférable de privilégier la sécurité.
  • Analysez en détail la fiscalité à la sortie. La déduction fiscale à l’entrée ne signifie pas automatiquement gain optimal. Évaluez bien votre tranche d’imposition actuelle et celle que vous prévoyez à la retraite.

Anticipez les conditions de transfert entre établissements. Certains contrats appliquent des frais de transfert pouvant atteindre 1 %, même si la loi fixe un plafond. Pensez aussi à la façon dont le PER s’articule avec d’autres solutions comme l’assurance vie ou le PEA pour bâtir une stratégie de retraite diversifiée. Prenez le temps chaque année de consulter l’information annuelle envoyée par l’assureur : allocation réelle, rendement, frais et projections à l’âge de la retraite. Seule une gestion régulière et lucide permet de garder le cap vers un avenir financier solide.