Retraite

Calcul du CAE pour la retraite : modalités et impacts

Travailler sous contrat aidé ne rime pas toujours avec validation automatique des droits à la retraite. Les chiffres sont là : un salarié en CAE peut aligner douze mois de travail sans pour autant engranger quatre trimestres. Le calcul ne se fait pas sur le temps passé, mais sur la rémunération cotisée. Parfois, une année complète de présence ne pèse pas lourd dans le bilan retraite.

Des solutions existent pour renforcer ses droits, mais elles demandent d’être proactif. Les règles qui encadrent les périodes d’emploi aidé dans le calcul de la retraite restent strictes, et beaucoup de bénéficiaires passent à côté faute d’information ou de suivi.

Comprendre le rôle des contrats aidés dans le calcul de la retraite

Le calcul du CAE pour la retraite intrigue. Les notions de contrat aidé, de contrat insertion ou d’emploi subventionné sèment souvent le doute. Derrière l’apparence d’un parcours classique, la réalité administrative bouscule les habitudes. Ici, le salaire perçu sous CAE, même assujetti à cotisations sociales, ne promet pas systématiquement la validation d’un trimestre pour chaque période travaillée.

Le cadre reste celui de la sécurité sociale. Toute période en contrat d’accompagnement dans l’emploi ouvre des droits auprès de la caisse nationale d’assurance vieillesse. Mais pour chaque trimestre, il faut avoir cotisé sur un revenu au moins égal à 150 fois le Smic horaire brut. Résultat : plusieurs mois en CAE, souvent mal payés, ne suffisent parfois qu’à valider un seul trimestre. Pour beaucoup, la surprise est amère à l’arrivée.

Du côté de la retraite complémentaire, gérée par l’Agirc-Arrco dans le privé, la règle varie : chaque euro cotisé est transformé en points. Ainsi, même en CAE, le salarié alimente sa pension future, mais à un rythme ralenti, avec un impact direct sur le total de droits accumulés, aussi bien sur la retraite de base que sur la complémentaire.

Les périodes en contrat insertion ou en contrat aidé sont donc prises en compte, mais rarement de façon complète. La durée du contrat, le niveau de rémunération, le statut du contrat et le régime social appliqué pèsent lourd dans le calcul final. Pour ne rien perdre, il s’impose de surveiller régulièrement ses droits auprès de la Cnav et de l’Agirc-Arrco.

Comment sont validés les trimestres avec un contrat aidé ?

Pour un contrat aidé, la validation des trimestres repose sur un seuil de rémunération, pas sur la durée de travail. Pour chaque trimestre, il faut avoir touché un salaire brut équivalent à 150 fois le Smic horaire. En 2024, cela représente environ 1 747 euros bruts par trimestre. Le total annuel à atteindre pour valider quatre trimestres ? Près de 6 988 euros bruts.

Ce mécanisme pénalise les salariés à temps partiel ou faiblement rémunérés sous contrat d’accompagnement dans l’emploi (CAE). Si la somme des salaires ne dépasse pas le seuil, certains trimestres sautent. C’est une réalité qui échappe à beaucoup, jusqu’au moment du bilan retraite.

La validation se fait automatiquement si les cotisations figurent sur le bulletin de paie. Pour éviter les mauvaises surprises, il est conseillé de conserver soigneusement chaque contrat de travail, fiche de paie ou attestation. Ces documents font foi en cas de conflit ou de contrôle par la Cnav.

Un point à retenir : le cumul fonctionne. Si plusieurs contrats aidés s’enchaînent sur une même année, l’administration additionne les salaires bruts pour déterminer le nombre de trimestres validés. Cette règle offre un avantage aux salariés mobiles ou multipliant les employeurs, à condition de suivre l’évolution de leurs droits de près.

Couple âgé souriant en préparant leur retraite à la maison

Optimiser ses droits : dispositifs et conseils pour valoriser son parcours en CAE

Le parcours en contrat aidé (CAE) n’est pas une impasse pour la retraite, à condition d’utiliser les bons outils. Plusieurs leviers permettent d’améliorer le nombre de trimestres retraite issus de ces périodes, souvent hachées ou peu rémunérées.

Commencez par vérifier que chaque période de CAE figure bien sur votre relevé de carrière. Les caisses, caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav) ou retraite complémentaire Agirc-Arrco, ne prennent en compte que les salaires déclarés. Si une anomalie apparaît, munissez-vous de vos bulletins de paie, contrats et attestations pour faire rectifier la situation.

Certains cas ouvrent droit à des majorations spécifiques. Voici les situations à connaître :

  • Élever un enfant permet d’obtenir des trimestres de majoration pour enfant ou congé parental, qui viennent s’ajouter à ceux liés au CAE.
  • Les aidants familiaux peuvent, sous certaines conditions, bénéficier de trimestres pour aidant pour valoriser leur engagement en dehors de l’emploi classique.

Pour la retraite complémentaire Agirc-Arrco, chaque euro cotisé génère des points, même avec des contrats courts. Il existe aussi des dispositifs liés à la pénibilité : selon la nature des tâches exercées en CAE, des points supplémentaires peuvent être attribués.

Enfin, le cumul emploi retraite peut être une option à explorer. Certains dispositifs autorisent la reprise d’une activité rémunérée après le départ à la retraite, avec la possibilité de continuer à acquérir des droits, dans la limite de plafonds spécifiques. Cette formule, souvent méconnue, permet de compléter sa pension après un parcours en insertion professionnelle.

Tracer sa route dans le dédale des droits retraite après un CAE exige vigilance et méthode. Mais chaque démarche, chaque vérification, chaque pièce conservée peut peser lourd le moment venu. Le vrai risque, c’est de laisser filer des trimestres sans même s’en rendre compte.